Mes amis

Reykjavík, Décembre 2016. 

Mes amis,

Je suis entrain de préparer mes dernières affaires. Mon sac est prêt et il me regarde. J’aurais mis 5 ans pour écrire une lettre, très simple, à Jón Kalman Stefánsson. Cet auteur, dont je vous ai si souvent parlé. Et lorsque j’ai fini de l’écrire j’ai su que quelque chose venait de se terminer et qu’il était temps de renter.

Je lui dis cette chose, somme toute très simple.

Je me suis vite aperçue que je ne ferais pas disparaître ma peur vivante d’être seule dans la nature et dans la nuit. Mais que par l’acte de danser, par le besoin de se raconter des histoires j’avais trouvé quelque chose qui désormais m’appartenait.

J’ai réalisé que l’idée très romantique de danser avec les aurores boréales, et qui m’avait tant hanté, était la force nécessaire dont j’avais besoin pour rendre hommage à ce que j’ai de plus précieux.

Je suis simplement. Je suis là, je suis nue et j’ai froid, mais je danse.

Notre nature est faite pour danser.

La poésie est notre nature véritable.

Les aurores boréales c’est avant tout une preuve que le soleil n’oublie pas les âmes gelées du Pôle Nord. C’est juste de la transformation et ce sont juste des histoires.

Mais nous sommes les histoires que nous racontons au monde et le monde est la somme des histoires que nous inventons.

Alors il faut en prendre soin.

Merci mes ami.e.s, pour les vôtres